Légendes d'Erebus - Royaumes Mythiques III

[swanchika]

 Oui, j'en ai quelques-unes d'avance. Les "Enfants de la Glace" sont les Frozen (cette fameuse civilisation complètement buguée de Rise from Erebus), et si vous avez une meilleure interprétation de leur nom, je suis preneuse. ("Gelés" ou "Glacés" paraissait un peu trop alimentaire, et "Givrés"... heu...)

EZRAKIM

Auteur : Orinsul

Il y avait autrefois un empire qui couvrait le grand désert, s'étendant des Monts de l'Ozaram à l'est à la Côte Déchirée à l'ouest, unissant toutes sortes de gens du désert sous une seule bannière et d'une influence jamais vue depuis l'empire universel de sorciers qui avait dominé le monde. Cet empire était à son apogée, ses routes commerciales le reliaient au monde entier, ses armées couvertes d'or demeuraient invaincus et tous ses citoyens louaient Bhall avec la croyance que leur nation serait éternelle, que ses bannières flotteraient toujours sous le simoun et que toutes les générations connaîtraient la même existence prospère. Puis les cieux s'embrasèrent, le monde fut gelé et dans les déserts équatoriaux sur lesquels la glace n'avait pas de prise, les survivants dépérirent lentement car l'eau ne venait plus non plus. Les récoltes moururent, les cités s'effondrèrent mais dans les récits des anciens et les rêves des jeunes, cet empire de jadis avait survécu et ils avaient juré de le rebâtir. Avec le temps, des pans de l'histoire furent oubliés et d'autres déformés, et les descendants des derniers habitants étaient éparpillés de par le monde en tribus et familles quasi-barbares, qui essayaient désespérément de survivre ; mais la légende perdura.

Et le soleil se leva sur un nouveau monde, laissant la vie reprendre lentement son cours tandis que le long hiver passait petit à petit de la réalité à la mémoire. De nouvelles rivières gonflées par la fonte des glaces baignèrent les sables anciens et les tribus furent lentement réunies. Il demeura certes des rivalités et des tensions entre eux, et ils étaient de plus en plus nombreux à céder à l'hérésie de Lugus, mais d'année en année les habitants du désert redevenaient plus nombreux et petit à petit, les premières caravanes traversèrent les dunes inexplorées qui séparaient les premières colonies, les soldats levèrent leurs lances avec fierté et les citoyens tournaient la tête vers le soleil et louaient Bhall pour les présents qu'elle leur avait fait, sachant au fond de leur cœur que tout ce qui avait été serait de nouveau et que la gloire du passé ferait pâle figure en comparaison de l'indicible magnificence qu'ils allaient créer.

FAE

Auteur : Billyank

Les Fae étaient des êtres immortels issus du pouvoir des dieux mêmes, détenteurs d'une force appelées le Faye, qui les rendait extrêmement puissantes ; leur chef, Larincsidhe, était quasiment un dieu lui-même. Lorsque la Guerre des Dieux prit fin, son pouvoir fut enfermé aux tréfonds de l'Enfer, parce qu'il était considéré comme trop dangereux. Les Fae étaient à l'origine gouvernés par la Cour Éternelle, mais lorsque l'Âge de Glace commença, certains Fae voulurent suivre Mulcarn, et d'autres non. Ils se séparèrent donc entre la Cour d'Hiver et la Cour d’Été, l'une suivant Mulcarn et l'autre Sucellus, et leurs problèmes furent réglés. Mais le pouvoir du Faye fut brisé et ils perdirent leur immortalité. Ils réussirent à survivre à l'Âge de Glace, et existent toujours dans l'Âge de la Renaissance, mais de grandes tensions subsistent entre les deux factions, et la guerre est inévitable s'ils ne recréent pas la Cour Éternelle.

ENFANTS DE LA GLACE

Auteur : TC01

Auric méditait au milieu d'énormes cristaux de glace. Il sourit en voyant les images de légions de Golems de Glace affrontant et repoussant des Golems Luchuirps, créant un mur de stase qui s'étendait le long de la frontière Luchuirp, tandis que ses alliés attaquaient. Il porta son regard ailleurs et vit des bandits glacelins, soutenus par des machines de chair sorties du Chaudron de Mokka, combattant les Svartalfar. Tout se déroulait à merveille, et d'après les rapports d'Anagantios, le moment d'initier l'Approfondissement était proche. C'est alors qu'il ressentit une perturbation près de lui.

Mû par des réflexes forgés dans sa vie d'aventurier, il se réfugia derrière l'un des cristaux. La flèche de l'assassine, dont la pointe était couverte d'une substance qui s'enflammait spontanément au contact d'une cible, alla se planter dans un bloc de glace et le fit fondre instantanément. "Lenteur !" rugit Auric, et la puissance de l'incantation distordit et ralentit le temps autour de l'assassine juste avant que celle-ci eût pu prononcer une incantation qui aurait consumé la salle du trône tout entière dans un ouragan de feu. En outre, le sort dissipa l'invisibilité dont l'assassine s'était protégée, la dévoilant aux yeux de tous.

Auric s'avança et l'observa. C'était visiblement une elfe, enveloppée dans un cape noire couverte des runes d'invisibilité typiques des vêtements Svartalfar. Elle avait sur elle nombre d'objets mortels. D'un geste de la main, il intensifia le sort de ralentissement, pour arrêter complètement le temps autour d'eux. Un autre mouvement refroidit progressivement l'air ambiant. Des gardes arrivèrent dans la salle, mais se figèrent en voyant Auric et la prisonnière elfe.

"Vous devriez savoir", dit Auric, "que les sculpteurs de glace Ilians sont capables d'altérer la position et même la forme d'un corps gelé. Cela produit des œuvres magnifiques." Il désigna du doigt les colonnes de statues de glace qui encadraient les galeries du palais. "Toutes n'ont pas été faites à partir de gens déjà morts", poursuivit-il. "Le processus peut aussi être appliqué à un corps toujours vivant. Vous vous doutez sans doute que c'est incroyablement douloureux." Le visage de l'assassine montrait qu'elle ne s'en doutait que trop bien.

Auric rendit au temps son cours normal, et les gardes s'emparèrent d'elle. "Sculptez-la jusqu'à ce qu'elle parle", dit-il d'une voix caverneuse. Les gardes partirent, traînant derrière eux la prisonnière hurlante qui mourut quelques secondes plus tard. Auric fronça les sourcils. Il l'avait privée de sa magie grâce au sort de lenteur, mais n'avait visiblement pas envisagé la possibilité qu'elle eût également un poison physique.

Il secoua la tête en soupirant. Il lui fallait de meilleurs gardes. Puis une idée, alimentée par l'essence de Mulcarn qui vivait en lui, germa dans sa tête, et il cria un ordre. Un Disciple de l'Hiver arriva en courant ; Auric lui donna des instructions, et le disciple partit les accomplir.

* * *

La tour de glace, qui ne se trouvait pas à Garduk mais près du Letum Frigus, avait été construite par la volonté d'Auric et se dresserait tant qu'il serait en vie – ou jusqu'à ce qu'il la veuille voir s'effondrer. Des particules de glace s'étaient accumulées pour former des cristaux magnifiques, qui s'étaient petit à petit assemblés en une tour. Au sommet de la tour se trouvaient quatre pointes cristallines à l'allure de stalagmite. C'était sur ce sommet que s'étaient rassemblés Auric, Dumannios, Riuros et Anagantios. Il l'avait élevée pour ce moment précis.

Le rituel était bien entamé. Même si quelqu'un d'autre en Erebus en avait connaissance, et pouvait venir à bout des gardes Ilians et Doviellos qui quadrillaient tous l'empire, il serait incapable de l'arrêter. La vision d'Auric se posa sur une île au milieu d'un lac situé en bordure du territoire elohim. Conscients de son importance, les Elohims protégeaient un une petite sphère de cristal au bord du lac et étaient prêts à donner leur vie pour cela. Auric rit en rassemblant son énergie. Ces vies-là ne suffiraient pas...

* * *

Arlonte, capitaine de la compagnie affectée à la protection du Lac Immortel, poussa un soupir en considérant sa petite troupe de soldats Elohim. C'était un travail plutôt simple – leur tâche n'était pas de veiller sur le lac tout entier, mais juste sur ce qui ressemblait à une petite boule de roches verte. Lenyos, le prêtre affecté au groupe, était présentement en train de l'étudier. Les autres gardes jouaient aux cartes ou faisaient la sieste sur l'herbe. Ils auraient bien voulu se baigner, mais Einion Logos leur avait interdit expressément de s'aventurer dans le lac.

Il alla vers le prêtre pour lui demander comment se passait son analyse de l'objet. Il eut alors une sensation étrange, comme si un orage approchait. Il leva les yeux, et les autres soldats l'imitèrent.

Il n'y avait pas d'orage. Les nuages brillaient au contraire d'un blanc étincelant, et ils semblaient en train de... geler.

Puis un rayon de lumière bleutée jaillit soudain des nuages figés. Cela ressemblait à un éclair, mais juste superficiellement, et cela se dirigeait droit vers l'objet qu'ils étaient censés garder. D'instinct, l'un des gardes se précipita sur le trajet de l'éclair. Son corps fut instantanément gelé. La lumière frappa ensuite l'orbe, qui s'illumina de vert, et le corps du garde s'enflamma jusqu'à tomber en cendres. Arlonte restait médusé face à l'orbe. C'était de toute évidence une arme contre l'hiver, mais...

Ses pensées furent interrompues par un autre éclair. Une fraction de seconde avant qu'il n'atteigne l'orbe, Lenyos murmura une prière de la Compagnie des Feuilles, et la terre irradia d'une lueur émeraude. Des lianes gardiennes surgirent et entourèrent l'orbe. La lumière glacée les frappa... et rien ne se produisit.

* * *

Auric recula en sentant une puissante présence interrompre son attaque contre l'Orbe de Sucellus. Il avait congelé un humain qui s'était mis en travers de l'éclair, mais ce second pouvoir... il l'étudia, intrigué. Et Mulcarn lui donna toutes les informations. Il avait essayé de geler une créature massive, le Gardien de la Forêt. Un être qu'il avait identifié comme un prêtre des Feuilles avait invoqué les lianes du Gardien pour protéger l'orbe. Intelligent. Auric avait essayé de geler la chose toute entière. Cela ne marcherait pas ainsi.

Mais après plusieurs minutes de réflexion, il lui sembla trouver un moyen ; et il rassembla plus d'énergie pour la prochaine attaque...

* * *

Arlonte leva de nouveau les yeux. Il pria pour que l'agresseur se fût cassé les dents sur les lianes et eût disparu, mais ce n'est bien sûr pas ce qui se produisit. Un autre rai surgit des nuages gelés. Mais celui-ci avait un éclat blanc pur... Arlonte réalisa avec surprise que c'était un véritable éclair. Mais très vite, la foudre se solidifia, et Lenyos eut une exclamation terrifiée en réalisant que l'éclair entreprenait de percer l'une des lianes.

"Le gardien..." haleta-t-il en s'avançant. Un éclair réfléchi par les lianes le frappa en pleine poitrine. Il poussa un cri de douleur et mourut.

A ce moment, l'éclair transperça la liane.

* * *

Auric rugit mentalement face au Gardien, exigeant qu'ils se soumît, alors même qu'il rassemblait toute l'énergie de glace qui l'habitait, avalant plusieurs blizzards voisins et manquant défaire la tour de glace qui le supportait. Il abattit le tout sur la liane déchirée. La glace pouvait soit geler une portion du Gardien, soit détruire l'Orbe de Sucellus.

Il attendit de voir ce qui se produirait. Il n'avait pas assez de pouvoir pour anéantir et le Gardien et l'Orbe. Il se sentait déjà flancher. Il continua de déverser son énergie et de crier sur le Gardien...

* * *

Arlonte écarquilla les yeux en voyant les lianes être prises dans la glace. Aussitôt, la glace se sublima, sous l'influence de l'Orbe. Les lianes restantes lâchèrent prise et retournèrent en terre, disparaissant en même temps que l'aura de nature qui entourait la zone. Le visage du capitaine s'assombrit lorsqu'il comprit ce que cela signifiait.

Le rayon de glace ne faiblissait pas, frappant l'orbe qui se protégeait d'un mur de flammes. La puissance du froid était telle que les flammes même gelèrent. Finalement, l'orbe se craquela et explosa. Arlonte et les gardes se jetèrent à terre tandis que la fumée se dissipait et que la glace disparaisait.

C'est alors que le lac gela à son tour. Arlonte se retourna, et pâlit en voyant un guerrier en armure traverser la glace, épée et bouclier en mains. Le capitaine ouvrit la bouche pour ordonner l'assaut, mais se rendit compte qu'il ne pouvait plus parler. La silhouette leva la main et sa bouche s'emplit de glace. Sans cesser d'avancer, le guerrier donna un puissant coup d'épée et Arlonte s'effondra. Juste avant de rendre l'âme, il vit rouler à terre la tête de l'un de ses soldats...

* * *

Taranis acheva de tuer les gardes et regarda autour de lui, absorbant les données. C'était un autre âge. La présence de Mulcarn n'était plus perceptible – non... il y avait une émanation de lui dans l'ancien royaume des Ilians. Analyse : Mulcarn est affaibli. Directive : partir vers le nord. Directive : tuer toutes les cibles sur le chemin. Directive : établir l'état de Mulcarn. Directive : trouver de l'aide. Données additionnelles : aucune créature de glace dans un rayon raisonnablement large. Analyse : elles sont dispersées ou rassemblées auprès de Mulcarn. Directive : les retrouver.

Taranis était ainsi. Il pouvait recueillir des informations et prendre des décisions, mais d'une façon mécanique. Cependant, une fois que Taranis avait pris une décision en fonction de cela, il était incapable de s'en souvenir. Il réévaluait sans cesse ses directives actuelles, vérifiant attentivement si la position de Mulcarn ou de ses démons de glace changeait. Aucun changement. Une directive finale fut prononcée, en fonction des données climatiques.

JOTNAR

Auteur : ArcticCircle

Les Jotnar sont le peuple des géants, un assortiment de races liées entre elle par une origine et des traditions communes. Ils vivent en petits groupes familiaux appelés "Steaddings" ou "Homestaeds", qui attirent parfois des individus d'autres espèces. Géants des collines, de feu, tritons marins... même les plus puissants d'entre eux, les Titans, pourraient bien rejoindre leur bannière une fois qu'ils auront résolu le mystère de l'immortalité. Leurs communautés soudées sont lentes à se reproduire et à entrer en action, mais leur force brute les rend déjà redoutables.

Tandis que le monde s'assombrit et que le jugement des Dieux commence à s'abattre sur le monde, les Jotnar se mettent en quête de réponses – pour trouver les enfants perdus qu'ils n'ont jamais eu. Villes et villages se trouvent désertés, et nombre d'être aimés ne reviennent jamais. Mais à cette peine se mêle la joie, car il n'y a jamais eu autant de naissances chez les Jotnar en une seule année. Les vieux et sages disent que l'un de ceux qui sont partis et jamais revenus a trouvé la réponse, et reviendra un jour pour sauver le peuple Jotnar.