Légendes d'Erebus - Dramatis Personæ I
Civilisation : Chislevi
Chahta s'approcha du feu tandis que l'aube se levait derrière de lointaines montagnes, projetant sa lumière sur la plaine. Absaroke était assis, plongé dans ses pensées. L'odeur des bûchers funéraires montait des marges du village, éveillant la douleur et la colère de Chahta.
"Nous devons frapper de nouveau", déclara-t-il. "L'attaque de la nuit dernière en a sauvé beaucoup, mais nos guerriers ont à présent soif de vengeance. Le sang de la tribu a été versé et appelle le sang de nos ennemis."
"Ce n'est pas le moment."
"Mais la tribu n'a-t-elle pas toujours vécu comme l'oiseau-chasseur ?" argumenta Chahta, désignant un épervier qui survolait la plaine. "Les orcs ne s'attendent pas à ce que nous ripostions, il faut agir vite."
Absaroke secoua la tête et continua de fixer les flammes.
"Il est vrai que notre tribu a toujours tiré force et sagesse de l'imitation de l'oiseau-chasseur, qui plonge sans hésitation pour saisir les meilleures proies. Mais il n'est plus temps de vivre ainsi. Je ne veux pas être le premier oiseau à emporter une proie, grande ou petite. Je veux être à la tête d'une volée d'oiseaux puissants, si nombreux qu'ils couvrent le soleil. Nous plongerons tous en même temps et attaqueront de toute notre force. Lorsque nous reprendrons notre envol, il ne restera plus rien au sol que nous puissions attaquer. Je les veux voir morts tout autant que toi – mais je veux qu'ils meurent tous."
AGRASE LE MAGICIEN
Civilisation : Sheaim
L'artiste était quelconque en apparence, mais ses yeux luisaient de ténèbres insondables ; mais pires que ses yeux étaient les yeux de la foule, qui le regardaient avec adoration, comme s'il était leur héros, leur roi et leur dieu.
– Branding, commentant un spectacle donné par Agrase dans un ville frontalière grigori
AVERAX LE CAMBION
Civilisation : Sheaim
"Ils parcourent nos routes en braves et glorieuses colonnes. Leurs formations sont minutieusement préparées. Quart de tour à droite. Demi-tour à gauche. J'ai passé quelques minute à préparer les sorts qui anéantirons toutes ces années d'entraînement."
Averax adore rencontrer de nouvelles civilisations. On s'ennuie à force de détruire toujours les mêmes choses.
ALCINUS LE THAUMATURGE FOU
Civilisation : Descendants de Patria
Auteur : Tarquelne
On dit qu'Alcinus aurait pu être l'un des étudiants de Kylorin, mais fut rejeté pour deux raisons. Tout d'abord, Alcinus avait un tel potentiel qu'à sa vue, même le grand Kylorin fut saisi par la jalousie. Et en outre, Alcinus est un fou complet, irrécupérable et violent.
Alcinus est un mage accompli, comparable aux plus puissants archimages de son temps. Il peut construire un Donjon du Thaumaturge dans n'importe quelle ville à l'exception de la capitale – l'Apparat refuse de voir cela trop près du Palais – et joue un rôle important dans les rituels patrians. En revanche, l'Apparat impérial cherche à le décourager d'acquérir davantage de pouvoir.
Sujet à des crises périodiques de folie destructrice, le grand mage se retourne parfois contre les siens. En ce cas, il n'y a rien d'autre à faire que de l'écraser. Une nouvelle mort le ramène auprès de l'Empereur... dans le meilleur des cas. S'il déserte et rejoint une civilisation rivale, les Dagues Impériales – experts en chasse aux sorciers – le traquent. Grâce à réseau d'espions entretenu par Melante et d'autres, les Dagues finissent toujours par retrouver la trace d'Alcinus pour le réintégrer dans la société des Descendants... à coups de hache, si besoin est.
ANGAAD
Civilisation : Bannor
Auteur : icarussc
Angaad restait totalement immobile tandis que ses assistantes rajoutaient des épingles à sa coiffe. Ses poings restaient serrés, ses sourcils froncés en une grimace.
"Un problème, madame ?" demanda innocemment Brennen. Elle répondit d'un regard noir, et il ne put réprimer un sourire. Ses lèvres retrouvèrent cependant vite leur rigueur. "Songez, madame – nous avons besoin du plein soutien de Tethira et de ses alliés pour fournir des troupes à notre campagne du printemps. Vous savez que cela en vaut la chandelle, ou vous ne seriez pas là pour la cérémonie."
Angaad soupira et desserra les poings. "Oui, mon amour. Tu as raison, comme toujours. Mais je me sens tellement ridicule avec toute cette... pompe", dit-elle avec un geste éloquent à son reflet dans le miroir ; elle portait l'armure cérémonielle que des artisans de l'Ordre lui avaient fabriqué sur mesure et à grands frais. Celle-ci était impressionnante, mais en dévoilait plus qu'elle ne l'aurait voulu.
"Cela te va bien, tu sais", dit Brennen avec un nouveau sourire. "En tout cas, cela flatte davantage ta beauté que la boue, la sueur et le sang dont tu te couvres habituellement."
La Matriarche des Bannors haussa un sourcil.
"Suggèrerais-tu qu'il me suffira de maquillage pour m'attirer la bienveillance de Tethira ?"
"Pas la sienne, mais peut-être celle de son frère."
"Levez les bras, madame", murmura une des assistantes. Angaad s'exécuta, les yeux perdus dans le lointain.
"Voilà le problème, Brennen", dit-elle tandis que les domestiques serraient une chaîne d'argent autour de sa taille. "Je veux me couvrir de boue, de sueur et de sang. Je ne supporte ces dentelles ridicules que pour pouvoir repasser cette Porte et mener notre peuple à la victoire à Galveholm."
"Personne ne nie que ta place est dans l'assaut sur Galveholm, comme dans la campagne de la Passe Noire deux ans auparavant. Tous savent que tu es née pour nous mener dans ces guerres, et que les guerres sont justes", répondit Brennen.
Angaad sourit malgré elle. L'amour que Brennen lui portait n'était surpassé que par la foi qu'il avait en ses talents de meneuse d'hommes.
"Et qu'arrivera-t-il lorsque Galveholm tombera et que Tebryn sera renvoyé dans les terres désolées ? Qu'arrivera-t-il lorsque la menace des Sheaim sera enfin purgée ?"
"Alors, nous aurons la paix. Nous pourrons cultiver nos champs et vivre calmement comme nous l'aurions toujours dû. Nous pourrons élever nos enfants sans que la menace de la guerre pèse toujours sur eux."
Angaad baissa les yeux vers ses mains. Des cicatrices se croisaient sur ses phalanges. Une longue marque brunâtre courait le long de son avant-bras gauche – souvenir laissé par un assassin Sheaim qui avait presque réussi son coup. Ses bras et ses mains étaient durs et fermes, ses biceps endurcis par des années de port d'une épée et d'un bouclier. "Et dans la paix, Brennen, que deviendront ceux qui sont nés pour la guerre ?"