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Le fil d'Ariane ([personal profile] swanchika) wrote2013-05-16 03:22 pm

Légendes d'Erebus - Royaumes Mythiques VI

 LE PALATINAT

Auteur : Ahwaric

Le capitaine de la milice regardait le marché aux bêtes où s'était formé le camp de réfugiés. Celui-ci était presque vide. La plupart des réfugiés s'étaient installés à Revensburg ou dans les villes et villages environnants. Certains avaient même décidé de fonder une nouvelle ville, Marienvar, aussi près que possible des sources chaudes. Les nouveaux immigrés avaient presque totalement cessé d'affluer – et ceux qui arrivaient étaient généralement trop épuisés et trop atteints par le froid pour vivre dans le camp, s'abritant donc dans le monastère.

* * *

L’Électeur Merken entra dans la chambre de la tour.

"Des nouvelles des éclaireurs ?"

"Non, monsieur..."

"Arrêtez cela, Rudolf, il n'y a personne ici."

"Vous avez raison, Merken. Nous savons fort bien ce qui se passe autour de la ville, mais aucun de nos éclaireurs au long cours ne sont revenus. Et la plupart des réfugiés viennent de petits villages, pas si loin de Revensburg. Ils souffrent tous du froid, de la faim, des attaques de bêtes sauvages... Et les plus malchanceux ont en plus été attaqués par des pillards."

"Je ne peux y croire. Patria détruite, la glace qui s'avance... C'est un cauchemar..."

"Ce cauchemar est une réalité, Merken. Et je pense qu'il ne reste plus personne d'autre. Nous sommes seuls...

* * *

Le Palatinat était à l'origine une colonie impériale de l'autre côté des Montagnes Azurées. Du fait de ses riches dépôts de sel et d'argent et de son climat favorable, celle-ci prospéra et attira de nombreux immigrants. Elle fut très vite déclarée indépendante, avec Revensburg pour capitale, mais avec toutefois la distinction de Palatinat que partageaient d'autres extensions de Patria. Par ce biais, un gouverneur nommé par l'Empereur, le Palatin, pouvait gérer la région et ne répondait qu'à la cour impériale. En outre, chaque Palatinat disposait d'une voix dans l'élection d'un nouvel empereur.

Puis vint l'Âge de Glace. Le Palatinat de Revensburg fut largement épargné, car les montagnes proches l'abritèrent des vents froids et de nombreuses sources chaudes restèrent actives. La culture de l'avoine et de l'orge était même toujours possible, évitant un effondrement complet de l'économie, mais la contrée souffrit néanmoins. Les mines d'argent furent presque complètement abandonnées, des troupeaux périrent et la nourriture dut être rationnée ; mais la vie y était bien plus tolérable que presque partout ailleurs en Erebus.

A la fin de l'Âge de Glace, d'autres Palatinats se recréèrent. Mais ce ne sont plus des provinces impériales, ni même des États vassaux de n'importe quelle sorte – ils préservent farouchement leur indépendance, fiers d'avoir survécu en autarcie à l'hiver. Le titre d’Électeur désigne à présent le dirigeant semi-héréditaire de chaque Palatinat. Faute d'empire, il n'a plus vocation à élire un empereur ; en revanche, il est élu parmi les descendants de l’Électeur Merken par un collège de nobles, patriciens et ecclésiastes.

 

DESCENDANTS DE PATRIA

Auteur : Tarquelne

Je briserai la porte de l'enfer

Je ferai sortir les morts pour dévorer les vivants.

Les morts seront plus nombreux que les vivants.

L’Épopée de Gilgamesh

 

Les Descendants de Patria se présentent comme les princes ressuscités du plus fier empire humain qu'Erebus a jamais connu. Libéré du Second Domaine, celui que l'on appelle "le Tombeau Sans Fond", les Descendants promettent de restaurer la gloire de Patria, en chassant les anges jaloux et en plaçant l'humanité à la tête d'Erebus.

Ils ont déjà conquis l'infirmité, la maladie, et même la mort. Ou peut-être est-ce la mort qui les a conquis. Les érudits ne s'accordent pas sur leur nature. Ils ne paraissent pas être des monstres comme le sont généralement les morts-vivants. Mais dans un monde de magie, le paraître n'a généralement que peu de valeur. En revanche, il est bien clair que certains de ceux qui vivent dans le dur Âge de la Renaissance trouvent leurs promesses fort séduisantes.

L'Empereur Ressuscité entend diriger tout Erebus. Nul ne sait quel compromis il est prêt à accepter.

Les cités des Descendants sont en grande majorité peuplées de morts, et la plupart de ceux-ci veulent profiter pleinement du Don de l'Empereur. Les trésors de l'Âge de la Renaissance affluent dans leurs villes pour nourrir les appétits et les désirs d'un peuple qui n'aspire qu'à une éternité de luxe et d'oisiveté.

Alors que la plupart des Descendants s'enorgueillissent de la beauté de leur chair imperméable au changement et à la corruption, leur armée profite pleinement de sa malléabilité. Les Descendants sont en général très beaux, ou tout du moins, ils donnent toutes les apparences de la bonne santé. Mais les soldats de la nouvelle Patria sont terrifiants. Des soldats au visage putréfié, des lanciers sans tête, des corps de ténèbres enfermés dans des armures étincelantes ; ce ne sont que quelques-unes des horreurs que ses ennemis doivent affronter.

Sous la férule de leur Empereur, les Descendants ne vénèrent que lui. Sacrifices et marques de dévouement extrêmes sont des effets secondaires connus d'un contact prolongé avec l'Empereur. Ainsi, nombre de Martyrs de Patria étaient autrefois ses serviteurs personnels. L'Apparat semi-officiel du Culte Impérial égale probablement en pompe celui de l’Église du Don. Dans les cités de la nouvelle Patria, la quête du plaisir éternel, l'appel de la dévotion sans bornes et la menace d'une existence éternelle se disputent l'âme et l'esprit de chaque Descendant.

"Morts-vivants ?" C'est un mot plein des chausse-trappes posés par vos Hiérarques, mon brave. Regardez autour de vous, et voyez de vos propres yeux. La cité des Descendants n'est-elle pas plus forte et plus saine que la votre ? Notre magie, notre savoir, ceux de la Patria ranimée, nous donnent des bâtiments de marbre doré là où vous vous contentez de bois et de granite grossier. Pour nous rejoindre, il vous suffit d'abandonner vos pauvres instincts animaux, vos maladies, votre crainte de la mort. Vous avez dû entendre les légendes, et elles sont toutes vraies. Nous avons peu de besoins, une chair impérissable, des biens variés et abondants. Rejoignez-vous et votre vie, pardon, votre existence éternelle, sera remplie de délices.

Allons, vos appels à Junil sont vains. Ce vieil homme, s'il existe, ne peut rien pour vous. Vous avez entendu les légendes et elles sont vraies, mais elle ne sont pas tout. Nos plaisirs sont tout aussi variés et abondants. L'Auspice arrivera d'un instant à l'autre avec les sangles et les outils, et alors, mon brave, vous verrez ces plaisirs.


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